уторак, 22. јануар 2008.

Tomislav Nikolic : un homme face à son peuple

La Serbie devait choisir, le 3 février, entre deux visions de l'avenir : soit la poursuite des « réformes » de casse sociale, ouvertement antinationales destinées à dissoudre le pays et son peuple dans l'intégration européiste supranationale et avilissante, soit le choix privilégié de l'alliance russe pour défendre son identité, son histoire, son territoire, son peuple et, tout d’abord ce qu’il est convenu de désigner comme l’âme serbe incarnée par la province du Kosovo-Métochie. En tout état de cause les électeurs semblent avoir compris l'importance de l'enjeu : avec 62% des inscrits, la participation a atteint dimanche dernier un taux record depuis plusieurs années. Avec un message essentiel : Il faut penser à l'avenir de la Serbie et non à l'image que donnera la Serbie à un Occident où se pressent tous ses ennemis civilisationnels.

Pays légal contre pays réel
cee2b3663f1df4856be9a88d4eed3cb5.jpgCette forte participation a profité à tous les camps, mais une analyse attentive de la carte électorale révèle cependant que cette participation a atteint des niveaux inédits dans les zones rurales et les petites villes du centre et du sud de la Serbie , zones géographiques particulièrement atteintes par les réformes calamiteuses de l’équipe au pouvoir depuis l’automne 2000. Dans ces régions marginalisées, nulle dynamique de croissance n’est à l’horizon et, surtout, nulle ubuesque promesse mondialiste n’est parvenue à abrutir les esprits. C’est le pays réel de la Serbie profonde et ancestrale, c’est dans ces terres où à travers l’histoire, lorsqu’il ne semblait plus y avoir d’espoir pour la nation, le salut pouvait toujours se retrouver à portée de main. C’est dans ces terres reculées et traditionnelles que les compagnies royalistes de l’Armée serbe dans la nation – les Tchetniks - avaient recruté le plus durant la Seconde Guerre mondiale, réalisant de fait le premier authentique mouvement de résistance en Europe à l’Allemagne hitlérienne et à l’Italie mussolinienne. C’est ce pays réel que le pays légal de Tadic et concors a décidé, depuis de longues années, de traiter en « ennemi» !

Aujourd’hui, le chômage y reste massif et les salaires faibles, la population n'a toujours pas le sentiment de vivre mieux, car elle ne vit pas mieux. Ces campagnes ont été littéralement abandonnées par le pouvoir belgradois : elles n’intéressent pas les profiteurs du régime qui s’en sont mis plein les poches avec les « aides » financières internationales et « européennes » accumulées depuis 7 ans. C'est dans ces régions que le Parti radical serbe (SRS) a fait le plein des voix, grâce à une intense campagne de terrain, qui a su cristalliser les frustrations sociales et les nationales liées à la question du Kosovo et au devenir de la nation serbe.


Deux mondes s’affrontent
Le président sortant, Boris Tadic, un mondialiste convaincu qui a fait le choix de défendre les intérêts occidentaux plutôt que ceux de sa patrie, a promis dimanche de «brandir tous les drapeaux du 5 octobre 2000», en référence au coup d’Etat qui a chassé illégalement Milosevic du pouvoir. C’est, à l’évidence, une forme d’appel au secours d’un régime quasiment à l’agonie. Les « démocrates » autoproclamés comptent sur un sursaut des électeurs, notamment les jeunes urbains, les petits privilégiés du régime, les fils de titistes dont les parents ont pillé l’ex-Yougoslavie avant de retourner casaque dans les années 1990 au profit des prédateurs étrangers, les séides d’Otpor, cette organisation subversive financée par des réseaux mondialistes et manipulée par la CIA et le Département d’Etat américain. Désormais, ils doivent faire face à tous ceux qui ne cachent pas leur déception de la politique menée depuis sept ans et qui entendent, maintenant, leur demander des comptes. Pour contrer cela, la propagande du régime belgradois a mis le paquet : jeux sur les peurs, martelage médiatique, promesses démagogiques, chantages, mensonges, menaces verbales, agressions physiques des militants patriotes… tout y passe.

Tomislav Nikolic est un habitué de ces scrutins présidentiels où la partie est inégale face à un pouvoir despotique qui contrôle l’ensemble des médias et l’information. Il s'était déjà présenté aux élections de 2003 et 2004, finalement remportées par l'actuel président Boris Tadic à la faveur d’une alliance de la carpe et du lapin où des fonds étrangers n’étaient pas absents. Il n'est pourtant que vice-président du Parti radical serbe (SRS), dont le chef suprême demeure Vojislav Seselj, prisonnier politique à La Haye.
Dimanche dernier, l'euroscepticisme et l’orthodoxo-russophilie sont arrivés en tête au premier tour du scrutin présidentiel crucial pour l'avenir de la Serbie. Avec près de 40 % des suffrages portant sur 90% des bureaux de vote, le chef de file naturel des patriotes serbes disputera le second tour le 3 février face au laquais de la haute finance internationale qui a recueilli un peu plus de 35 % des voix. Un désaveu de cette politique de fossoyeur menée par les héritiers du coup d’Etat de 2000, mais un désaveux qui n’est pas encore assez marquant pour en faire une victoire de reconquête nationale et de salut public.


Toma : le peuple !
Né en 1952, membre fondateur du parti nationaliste, en 1991, Tomislav Nikolic, dit Toma, siège sans discontinuer au parlement serbe depuis cette même année, et il a assumé diverses fonctions ministérielles dans les années 1990, quand le SRS était associé au gouvernement de Slobodan Milosevic. A l’évidence, Toma est un homme d’expérience politique. Avant de se consacrer corps et âme à la nation, Tomislav Nikolic a travaillé dans des entreprises de construction. C’est un manuel qui a su se faire tout seul, un autodidacte.
D’un caractère bien trempé, jamais sa fidélité à Vojislav Seselj n'a pu être mise en doute. L'an dernier, il s'est opposé au courant «réformateur», qui réclamait à un aggiornamento du parti. Même si les radicaux communiquent très peu sur leurs débats internes, on sait que ce courant était conduit par le numéro trois officieux du parti, Aleksandar Dulic, qui avait échoué de très peu à emporter la mairie de Belgrade lors des élections de 2005, et par Maja Gojkovic, devenue maire de la deuxième ville du pays, Novi Sad en Voïvodine. Tomislav Nikolic est un homme du peuple qui a su monter un à un les échelons du parti : à Zemun, une petite ville située sur les bords du Danube, en face de Belgrade, il gère désormais la direction nationale du SRS dont il a su faire un instrument politique redoutable face au cyclone qui traverses son pays depuis 7 ans.
Tomislav Nikolic ne cache pas la grande admiration qu'il voue à Jean-Marie Le Pen, le président du Front national. Le SRS et le Front national entretiennent même des relations assez étroites depuis les années 1990, et le chef de la droite nationale française a rencontré Tomislav Nikolic pour la dernière fois en août 2006, à l'occasion d'une compétition de moto organisée en Voïvodine, chez un «ami commun» des deux hommes. A la dernière fête des BBR en 2006 au Bourget, Le SRS avait même un stand très remarqué et particulièrement fréquenté par les nombreux visiteurs français.
Aujourd'hui, Tomislav Nikolic mise tout sur l'alliance russe. De manière officieuse, certains croient savoir que le SRS reçoit des financements considérables en provenance de Russie, et Tomislav Nikolic aurait des relations «fraternelles» aussi bien avec les proches du président Poutine qu'avec Vladimir Jirinovski, chef de la droite nationaliste russe à la Douma. Dimanche soir, au siège du SRS, les journalistes russes étaient presque aussi nombreux que leurs collègues serbes, preuve de la grande popularité de Tomislav Nikolic à Moscou et de l’intérêt de l’opinion publique russe de ce qu’il se passe en Europe du Sud-Est.
Sans rien renier de ses convictions, Toma a accepté, exceptionnellement, de se faire conseiller par un cabinet américain pour sa campagne électorale. Le slogan traditionnel du SRS, «Radicalement mieux» a été remplacé par la formule «Tomislav Nikolic, pour la présidentielle de tout mon cœur».


Sur le fond, le vice-président du SRS entend défendre une attitude intransigeante sur la question du Kosovo. Il s'est engagé à envoyer l'armée si la province sécessionniste proclamait son indépendance. Du reste, le haut état major serbe, totalement acquis à l’atlantisme depuis l’épuration faite par la bande de politiciens issue du 5 octobre 2000, sait parfaitement que la base militaire de la VS (Armée serbe) est totalement acquise aux idées du SRS. De nombreux officiers, même de haut rang, auraient des contacts réguliers au sein du Parti radical de Serbie. Et ne parlons pas de ceux qui encadrent les forces spéciales : malgré le flicage entrepris par les galonnés aux ordres des mondialistes, la SAJ , les 63e et 72e Brigades spéciales et surtout le PTJ – héritière directe de la prestigieuse JSO, unité pour les opérations spéciales- sont composées dans leur ensemble d’inconditionnels du patriotisme serbe.

S'il devient président de la République le 3 février prochain, il ne disposera cependant que de pouvoirs limités par la Constitution. A moins, bien sûr, que le SRS, qui dispose du plus grand nombre de députés au parlement serbe, ne passe des alliances pour former un nouveau gouvernement : le SRS pourrait compter sur le soutien du Parti socialiste de Serbie (SPS), les nostalgiques de Milosevic, voire sur celui du Parti démocratique de Serbie (DSS) de l'actuel premier ministre Vojislav Kostunica, de plus en plus tenté par une alliance «nationale» de circonstance pour sauver le Kosovo... et son avenir politique. Ce serait aussi pour lui un moyen rapide de s’affranchir des petites trahisons et autres lâchetés dont il s’est rendu coupable depuis 2001, comme la livraison de Slobodan Milosevic à ses bourreaux de La Haye.

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